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Mon cher objet (toujours ?) connecté

Rédigé par François Joseph Viallon | 9 déc. 2015 15:50:15


 

6h50 du matin, mon fils Charles-Edouard veut encore regarder Trotro. En bon papa, je cède encore et lance encore une fois le dessin animé sur l'Apple TV grâce à l'App Remote, depuis mon lit. Sauf que ce matin, je dois me lever : l'application n'a pas actionné l'Apple TV, la connexion a flanché. Je dois encore refaire la synchronisation de l'appli alors que je l'ai faite dix jours plus tôt.

C'est pour éviter ces désagréments qui détériorent franchement l'expérience utilisateur (et nuisent forcément à la marque !) que l'Internet of Things (IoT) doit être testé.

En tant que spécialiste de l'Assurance Qualité (QA), nous sommes aux avant-postes de l'innovation digitale et observons l'engouement pour l'IoT (B2B et B2C) en testant tous les projets d'objets connectés de nos clients. Tous les produits sont concernés : écouteurs, casques audio et enceintes Bluetooth, cartes bancaires, montres, chaussures, vêtements, jouets pour enfants, électroménager, domotique, objets grand public ou de niche, objets qui ne sortiront finalement pas, pour cause de mauvais résultats de tests ou pour inadéquation avec la demande du marché. Le test de l'IoT est une combinaison de Test QA et de Test consommateur : c'est mesurer les risques d'utilisabilité et le tester dans des conditions réelles d'utilisation.

 

Une connectivité...

Il est primordial de garantir une connectivité (Bluetooth, NFC, Wifi, RFID). Elle s'opère très souvent dans un tryptique "objet + application + terminal" : l'objet est connecté au terminal (smartphone, tablette, ordinateur, TV) via une application ou un site. Il peut également être autonome, comme par exemple une enceinte Bluetooth (pas d'appli). La connectivité doit pouvoir se faire avec un maximum de terminaux pour satisfaire tous les consommateurs. Il est donc essentiel de tester sur un maximum de configurations (couples terminal/OS) compatibles avec l'objet, un échantillon minimum de 50 configurations n'étant pas un luxe. Un risque issu de la fragmentation des terminaux à ne pas négliger est la possible dépendance d'objets connectés aux configurations disponibles lors de leur lancement et leur difficile adaptation aux nouvelles versions d'OS.

 

durable, solide...et sécurisée

La connexion doit également s'inscrire dans la durée, ne subir ni rupture ni interruption, même momentanée. L'utilisateur ne devrait pas avoir à resynchroniser ses appareils, la connexion devrait être immuable. Il faut donc tester la résistance de la connexion aux perturbations extérieures (autres applications, ondes parasites) et répéter encore et encore les tests dans des conditions environnementales différentes (ce qui est différent du test d'application où la répétition n'est pas nécessaire). Le test de sécurité de data est le troisième axe capital du test de l'IoT mais aussi le plus sensible : il nécessite une approche à part entière car il est fondamental d'offrir aux utilisateurs une totale protection de leurs données personnelles.

 

En digitalisant les objets du quotidien, ce nouvel écosystème naissant mêle à la fois le digital et le réel, avec leurs avantages (nouvelles technologies) et leurs inconvénients (stock de marchandises, obsolescence). Ce nouveau marché nécessite des investissements financiers, en R&D et en Test et parce qu'émergent, il fait face à de nombreuses questions, notamment autour de la sécurité de la data. Les usages sont parfois encore immatures mais early adopters et digital natives montrent la voie. Le grand public, qui s'est déjà approprié le Quantified Self, sait que l'objet connecté est la prochaine étape dans la digitalisation de leurs quotidiens : il est donc particulièrement exigeant en terme de qualité d'expérience.