Avec le développement de la technologie et des usages des applications, une marque a l’opportunité d’être presque 24h/24 dans les mains de ses utilisateurs. Et ceux-ci sont exigeants. Dans un marché guidé par les attentes des utilisateurs et où la qualité et la performance sont déterminantes, créer une expérience fluide est un facteur clé de succès. Car face à un bug, un crash ou une expérience peu satisfaisante, les utilisateurs quitteront l’application et il est fort probable qu’ils la désinstalleront.
En se basant sur des outils d’analytics d’applications et des metrics établis en amont, les développeurs, testeurs et équipes marketing sont en mesure de collecter et d’analyser des données relatives d’une part au fonctionnement même de l’application, mais aussi au comportement des utilisateurs au sein de celle-ci. Cela leur permet de mener les actions correctives, les modifications et améliorations jugées nécessaires pour apporter toujours plus de satisfaction aux utilisateurs.
D’après une étude Gartner de 2016, les organisations utilisent encore trop peu l’analytics d’applications, particulièrement en B2E (business to employee) et B2B. Une quantité énorme d’information est produite par l’utilisation d’applications et les entreprises ont de nos jours encore du mal à discerner des tendances d’utilisation et à en tirer des opportunités d’amélioration. D’ici à 2022, selon cette même étude, seulement 50% de toutes les applications mises sur le marché par des entreprises se baseront sur des outils d’analytics pour améliorer l’expérience de leurs utilisateurs*.
Pour être en mesure d’analyser les données collectées tout au long du cycle de vie d’une application, il s’agira donc d’établir des metrics liées à « l’analytics opérationnelle », à « l’analytics de comportement » ainsi qu’aux performances mêmes de la phase de test.
Les metrics ou KPIs permettent ainsi de mesurer des résultats selon les paramètres qu’une organisation estime pertinents. Ce sera donc à chaque organisation de les établir, en fonction de ses projets, objectifs, façons de travailler…
1. Déterminer ses objectifs
Chaque metric doit répondre à une question. Il faut donc déterminer à quelles questions on souhaite apporter une réponse. Ces questions peuvent porter sur la performance même de l’application, sur l’engagement des utilisateurs, ou encore sur les résultats business.
2. Sélectionner ses metrics
Pour sélectionner ses metrics, il faut les comparer afin de voir lesquelles correspondent le mieux aux objectifs préalablement fixés. Une combinaison de metrics peut parfois être l’option la plus pertinente.
L’analytics opérationnelle donne de la visibilité sur la disponibilité et sur la performance des applications mobiles en relation avec le device, le network, le serveur ainsi que d’autres facteurs technologiques. Elle est essentielle afin de capturer et de « réparer » les comportements non prévus de l’application (tels que des crashes, des bugs, des erreurs ou encore des latences) pouvant conduire à une frustration rapide des utilisateurs.
Une organisation pourra regarder des metrics telles que l’utilisation du processeur (CPU), la performance des APIs, le temps de réponse, les rapports de crash etc.
L’analytics de comportement se centre sur la collecte d’insights de valeur et sur l’observation de la façon dont les utilisateurs finaux interagissent avec l’application et sont engagés. Monitorer l’utilisation réelle d’une application sur le long terme permet également d’établir des benchmarks et donc de comparer les périodes « avant/après » une nouvelle mise en production par exemple. Cela permet aussi de voir s’il y a des points de friction au sein de l’application pour les utilisateurs, qui cachent peut être des bugs, ou qui révèlent une évolution de comportement ou encore un scénario UX inadapté.
Les metrics observées pourront être le taux de téléchargements, le taux d’ouverture de l’application suite à son téléchargement, les utilisateurs actifs par mois ou par jour, la durée des sessions, la fréquences des sessions, le temps passé par session, le taux de transactions réalisées, la fréquence des transactions, le revenue, mais aussi le parcours de l’utilisateur au sein de l’application ou encore la note de l’application dans les App Stores.
Parallèlement à l’exploitation de metrics, c’est en adoptant une culture de tests en continu, réalisés en interne ou par un prestataire externe, qu’une organisation pourra aider ses équipes à produire des applications de qualité.
Une organisation pourra alors également mettre en place des metrics spécifiques pour monitorer ses phases de test. Cela lui permettra à la fin d’une campagne, de comprendre les points qui ont été critiques et de mieux planifier les campagnes de test suivantes, en connaissant à l’avance les fonctionnalités sensibles nécessitant plus d’attention.
Ces metrics pourront par exemple se porter sur :
- le pourcentage de défauts critiques et de défauts non remarqués avant la mise en production, qui permettra à l’équipe d’enquêter, d’apprendre de ces bugs et de faire en sorte que cela se reproduise le moins que possible dans leur façon de travailler pendant les tests.
- le temps nécessaire aux tests
- la volumétrie d'anomalies par macro fonctionnalités
- la typologies des anomalies (fonctionnelle/ graphique/ technique)
- le taux de performance des corrections (nombre d'anomalies réouverte VS nombre d'anomalies corrigées)
- le temps nécessaire pour qu’un item passe du statut « en test » au statut final. Cela permet de mesurer la complexité d’une tâche par exemple.
- le pourcentage de défauts rejetés, c’est à dire des défauts trouvés dans l’application mais qui ne sont pas acceptés comme tels par le développeur. Cela permet à l’organisation de comprendre si les chefs de projets et les testeurs sont raccords sur le but des fonctionnalités et de l’application.
- la couverture des tests, c’est à dire le pourcentage des requis qui ont été effectivement testés.
- la proportion de défauts trouvés pendant la phase de test comparée au nombre de défauts trouvés après la phase de test.
- etc
Dans un contexte où les applications deviennent de plus en plus l’interface digitale de prédilection pour les marques, et où le temps passé dessus est en augmentation continue, les organisations doivent constamment tendre vers l’amélioration des services et des expériences utilisateurs.
Coupler l’utilisation de metrics permettant d’analyser les points d’amélioration d’une application avec des phases de test tout au long du cycle de vie du produit permettra aux organisation d’assurer à leurs utilisateurs l’expérience positive qu’ils recherchent et d’optimiser leurs résultats business.
* Gartner, Market Guide for Mobile App Analytics, Décembre 2016