En septembre, Médiamétrie publiait des résultats montrant que les écrans mobiles (smartphone + tablette) représentaient désormais 52,7 % des visites sur Internet en France. Les terminaux mobiles sont ainsi devenus la première source de trafic de notre pays. (Sur ces chiffres, Android représente 51,2 % des visites contre 48,6 % pour iOS.)
En parallèle, Twenga dévoilait une infographie montrant que l’Europe dispose du taux de pénétration mobile le plus élevé au monde (129 % contre 109 % en Amérique du Nord).
Ce point de bascule capital fait suite à la mise à jour de l’algorithme de Google en avril 2015 qui favorisait les sites responsive affichant leur contenu aussi bien sur desktop que sur mobile dans les résultats de recherche et qui avait été justement surnommée « Mobilegeddon ».
Ces statistiques reflètent deux tendances fortes sur les marchés français et européens : le consommateur navigue désormais principalement sur mobile (et tablette) et il s’habitue de plus en plus aux achats depuis ce support.
Le consommateur est plus que jamais en position de choisir le canal d’achat qu’il préfère et attend des entreprises qu’elles se développent sur les mêmes plateformes que lui.
Quand on regarde quel pays achète le plus sur mobile, la France se classe en 6 ème position avec 22,1 % derrière le Royaume-Uni (31,1 %), l’Allemagne (29,7 %), l’Espagne (29,1 %), les Pays-Bas (28,5 %) et l’Italie (27,8 %). (Taux calculé sur le nombre d’achats sur Internet réalisés depuis un mobile, source - Twenga)
Même si on constate que la croissance du m-commerce n’est pas aussi développée en France que chez ses voisins, il n’en reste pas moins que 50 % du trafic des sites e-commerce provient de supports mobiles et que 71 % des parcours d’achats débute également sur smartphones ou tablettes (selon une étude de l’agence JVWEB).
La majorité des achats m-commerce se fait pour l’instant via tablette (58 %) et à moindre proportion via smartphone (42 %). Ces achats représentent pour l’instant 21 % du CA des sites leaders e-commerce et devraient permettre de mener le m-commerce français à 7 milliards d’euros d’ici fin 2015 (contre 4 milliards en 2014).
Au Canada, l’évolution semble similaire à première vue. Avec un taux de pénétration de l’Internet de 87 %, les canadiens sont parmi les plus connectés au monde et les écrans mobiles représentent chez eux 56 % des visites sur Internet (source - Comscore).
Ce sont les chiffres du m-commerce qui attirent notre attention : sur 60 % des internautes canadiens faisant des achats en ligne, 19 % des acheteurs interrogés déclarent avoir fait un achat sur mobile dans les 12 derniers mois et 15 % déclarent avoir fait un achat depuis leur tablette sur cette même période (selon une étude Ipsos & Paypal).
On remarque également que les acheteurs en ligne préfèrent les applications aux navigateurs, avec 55 % des consommateurs finalisant leur achat sur une application contre 52 % sur navigateur mobile.
Des chiffres qui seraient de bonne augure pour le Canada si 68 % des achats en ligne (desktop & mobile confondus) ne s’effectuaient pas auprès d’enseignes américaines et internationales !
C’est la même chose au Québec où seulement 25 % des dollars dépensés pour des achats en ligne l’ont été sur des sites québécois (contre 48 % sur des sites e-commerce américains) (source - CEFRIO).
Ces résultats sont-ils dûs à un intérêt accru des consommateurs pour les produits mis à disposition par les compagnies américaines ? Ou bien à un retard des entreprises canadiennes et québécoises en matière d’e-commerce ?
Au Canada, seulement 46 % des entreprises (toutes tailles confondues) ont un site web (sans parler de site marchand), tandis qu’en France 64 % des entreprises ont leur propre site Internet (selon une étude de l’agence 1mn30).
C’est peut-être une des causes du retard notable en matière de e-commerce (et par conséquence de m-commerce) que l’on constate auprès des entreprises canadiennes.